La nouvelle convention collective de travail Location de services est là!

Politique

En date du 6 mai, l'assemblée générale de swissstaffing a décidé de reconduire la convention collective de travail (CCT) Location de services, et d'approuver le paquet CCT 2016–2018 récemment négocié. Pourquoi les employeurs s'enchaînent-ils volontairement à des règles qui limitent leur travail quotidien? Une tentative d'explication.

La nouvelle convention collective de travail Location de services est là! Source: Shutterstock

La CCT Location de services offre des avantages aux clients des services de l'emploi. Et aux employés temporaires, elle procure des salaires minimums, une sécurité sociale à l'âge de la retraite et en cas de maladie, ainsi que d'avantageuses possibilités de formation continue. De tels bénéfices pour les employés sont importants dans la concurrence régnant lorsqu'il s'agit de trouver du personnel qualifié et aide les services de l'emploi à se fidéliser leurs candidats. Le fonds de la formation temptraining finance à un nombre rapidement croissant d'intérimaires le cours de formation continue de leur choix. Les salaires minimums seront relevés progressivement chaque année à partir de 2016 – à Fr. 3'200 (2016), Fr. 3'300 (2017) et Fr. 3'400 (2018) pour employés sans formation et à Fr. 4'100 (2016), Fr. 4'150 (2017) et Fr. 4'250 (2018) pour employés avec formation dans une région de salaires normaux. Pour les régions de salaires élevés et pour les salaires d'employés avec expérience professionnelle, voir ici.

Quant aux entreprises locataires de services, elles sont certaines, grâce à la CCT Location de services, que leurs fournisseurs se comportent conformément à la loi. Elles bénéficient, en engageant des employés temporaires, d'une flexibilité qui s'inscrit dans un cadre réglementé. La nouvelle CCT Location de services prévoit à partir de 2016, une flexibilité supplémentaire sous l'angle du temps de travail, puisque le seuil du travail supplémentaire journalier ouvrant droit à indemnité passe de 9 à 9,5 heures. Sur une base hebdomadaire, le seuil de ce travail rémunéré par un supplément reste inchangé, à 45 heures.

Lorsque toute une branche s'entend et se dote de règles du jeu, c'est l'expression de la volonté de s'attaquer aux moutons noirs et de pénaliser ceux qui violent les règles. Une telle entreprise ne fonctionne que dans la collectivité. Ce n'est que lorsque le groupe trouve ensemble un consensus sur les limites du tolérable qu'un système réglementaire peut être établi. Avec les syndicats à bord, ce système a pratiquement qualité de loi et peut-être doté d'un organe de contrôle, qui inflige des sanctions lorsque les règles de la CCT ont été violées. Car toute loi n'est bonne que dans la mesure où elle est appliquée. C'est pourquoi la CCT Location de services dispose d'un organe de contrôle, tempcontrol.

Quiconque assume sa propre responsabilité peut décider lui-même et ne sera pas assujetti à des règles établies par des tiers. Le placement de personnel et la location de services sont des affaires sensibles. Car il s'agit de personnes et de leur besoin fondamental d'avoir un travail. Ceci étant, des règles et des limites sont indiquées. Seulement, par le passé, celles-ci n'ont pas toujours été conçues de manière adéquate. Des acteurs politiques ne connaissant guère le service de l'emploi et ayant plutôt des préjugés et des idées trop bien arrêtées ont créé et durci la loi sur le service de l'emploi et la location de services. La CCT Location de services est dans cet esprit un acte libérateur pour les services de l'emploi, qui leur permet de s'émanciper du législateur, et l'expression d'une branche adulte, qui suit sa propre voie.