L'avenir du marché du travail était au cœur du staffingday 2015 qui s'est tenu à Interlaken le 6 mai 2015. Les intervenants issus de la branche du travail temporaire ainsi que l'économiste Guy Kirsch, professeur émérite de politique économique à la Faculté des sciences économiques et sociales de l'Université de Fribourg ont décortiqué et analysé ce qui nous attend en 2020 sur le marché des travailleurs.
Source: Swissstaffing
C'est au moyen d'une citation de Voltaire: "Le travail éloigne de nous trois grands maux, l'ennui, le vice et le besoin" que Georg Staub, Président de swissstaffing, a marqué l'ouverture du staffingday.
La journée a débuté avec une interrogation de principe sur l'image de l'employeur et des attentes qui pèsent sur ses épaules sur le marché du travail. Pour Guy Kirsch, l'employeur endosse aujourd'hui le rôle de héros tragique qui le place dans une position inconfortable et ambigüe. L'employeur n'est plus réduit au rôle de donneur de travail aujourd'hui. Les attentes placées en lui ont évolué, ce qui l'oblige à faire face non seulement à la concurrence du marché mais aussi aux expectatives grandissantes de ses employés. Ces derniers ne souhaitent plus seulement recevoir un salaire à la fin du mois, mais aspirent également à se réaliser personnellement sur le lieu de travail et à ressentir un sentiment de satisfaction et de valorisation lié à l'exécution de leur cahier des charges.
Source: Swissstaffing
Myra Fischer-Rosinger, directrice de swissstaffing, a ensuite exposé l'avenir du travail temporaire, en faisant parler les statistiques. Celles-ci démontrent que de plus en plus de travailleurs sont employés en tant que temporaires, et que cette tendance va se renforcer dans l'avenir. Un spectre de plus en plus hétérogène de travailleurs est concerné par cette forme de travail, notamment la main-d'œuvre spécialisée.
Source: Swissstaffing
La table-ronde réunissant Valentin Vogt, président de l'Union patronale suisse, Marcel Keller, Country General Manager de Kelly Services, Andy Keel, fondateur des sociétés Teilzeitmann et TeilzeitKarriere, Amelia Räss-Fernandez, directrice des ressources humaines chez Salt Mobile SA et Doris Bianchi, adjointe du premier secrétaire de l'USS, a permis de dégager certaines tendances sur la préparation des entreprises sur le marché des travailleurs en 2020. Un des sujets récurrents a été les attentes concrètes des employés vis-à-vis de leur chef. Ce dernier doit être à la fois à l'écoute et proche de ses employés, montrer l'exemple et faire office de mentor. Sa mission doit être de motiver ses troupes et de valoriser ses employés. Ce n'est que si ces conditions-cadre sont remplies que les employés sont disposés à faire quelques sacrifices pour leur travail. L'employeur est donc attendu au tournant sur le marché des travailleurs, et va devoir également faire preuve de flexibilité.
Le thème brûlant de la mise en œuvre de l'initiative contre l'immigration de masse a mis en évidence la question de l'employabilité des personnes ayant atteint l'âge de la retraite sur le marché du travail temporaire. Les divers intervenants sont arrivés à la conclusion que le marché du travail 2020 constitue une chance immense d'employer cette catégorie d'employés qui sont très demandeurs d'une flexibilité vis-à-vis de leur emploi.
Source: Swissstaffing
Bruno Sauter, Président de l'Association des offices suisses de travail (AOST), directeur général de l'Office de l'économie et du travail du canton de Zürich, a clôturé le staffingday en livrant ses recettes à l'attention du monde politique pour le marché des travailleurs.
Le staffingday 2015 a permis aux employeurs de préparer leur positionnement en 2020. La plus grande évolution a trait sans doute au besoin de flexibilité qui est requise de l'employeur cette fois-ci, qui n'aura d'autre choix que de devenir une sorte de Personal Job Trainer, davantage à l'écoute de ses employés.
Source: Swissstaffing
